
Certains d’entre vous s’interrogent peut-être quant à l’utilité d’étudier l’art de prescrire la pharmacopée chinoise dans un monde 3.0 où l’IA est présentée comme alternative à tout effort d’apprentissage.
D’autres la pensent peut-être obsolète, voire impuissante face à l’artillerie proposée par la pharmacologie chimique et moderne.
D’aucuns préfèrent peut-être essayer d’adapter, à tâtons, la matéria médica occidentale à la logique de traitement de l’ethnomédecine chinoise, certes puissante, mais dont la description et la logique de traitement ne se fondent pas sur les mêmes bases, souvent symptomatiques en occident, alors qu’elles s’attachent à traiter des syndromes (processus physiopathologiques) en ethnomédecine chinoise.

Il y a plus de 2000 ans, le médecin grec Hippocrate disait : « que ton aliment soit ton médicament ». Malgré les milliers de kilomètres qui séparent les deux cultures, les Chinois partagent eux aussi cette même vision concernant l’importance de l’alimentation dans le maintien d’un bon état de santé.

Il y a longtemps, Hippocrate parlait de bile et de mélancolie. Si sa théorie a été abandonnée, ces humeurs, elles, sont toujours bien présentes en nous… Humeurs que la médecine traditionnelle chinoise exprime à sa manière, et reconnaît comme cause majeure de déséquilibre pouvant conduire à la maladie. Illustration avec l’une des plus destructrices et difficiles à maîtriser : la colère.

Si l’on en croit la loi française, seul un médecin diplômé de nos facultés est habilité à établir un diagnostic. Si cette loi est fondée en ce qui concerne le diagnostic de médecine occidentale, que seul un médecin conventionnel est naturellement capable d’établir, elle devient quelque peu ridicule lorsqu’elle prétend s’appliquer aux médecines traditionnelles millénaires, reposant sur des critères épistémologiques totalement étrangers à la science occidentale.